"Eau chaude brûler bébé, eau chaude brûler bébéééé!!"
"Like a firefly without a light"
Aujourd'hui, lecteur (lectrice) avide d'en découvrir tous les jours un peu plus sur les croustillances palpitantes, envoûtantes et néanmoins constitutives de ma Fabulous Vie, je vais te dévoiler une information complètement incroyable, tellement confidentielle et hors du commun que, je te préviens tout de suite, ça te trouera littéralement le fondement.
Aujourd'hui, donc, je vais t'annoncer solennellement que
je n'aime pas les quais de gare.
[Hein, que ça t'émoustille au-delà du descriptible, une telle information, encore plus vibrante d'émotion et d'exclusivité que ce que des Voilà et Pipaule Magazine pourraient te fournir au meilleur de leur forme?!]
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Si tu suis bien, tu sauras déjà que cela fait donc quelques temps que je fréquente Bédéman, au rythme d'une exode trans-européenne toutes les deux semaines. Jusque-là, c'était moi qui m'étais tapé les deux heures de train en fin de journée de boulot pour retrouver ses jolis yeux liégeois. Mais ce week-end, c'est lui-même qui s'est déplacé en mes terres.
Et une cruelle constatation m'a violemment frappée dimanche, alors que je le raccompagnais à la gare du nord : c'est tout de même pas simple de le voir reprendre son train.
Et c'est là qu'intervient le choix du titre de ce post nombriliste. Mon passé amoureux a en fin de compte certainement été scarifié par une expérience similaire, bien que pas tout à fait comparable dans l'étendue de son onde de choc. [Raaah, t'es bien avancé, là, hein?]
Il y a 4 ans (à la louchette), le départ de Tricky pour sa mission au Canada avait été une épreuve particulièrement difficile à vivre.
Déjà parce qu'on était sur la brèche de la rupture depuis quelque temps, mais aussi parce que les efforts que l'on s'était promis mutuellement pour essayer de repartir sur des bases saines avant son départ s'étaient finalement avérés unilatéraux. C'en était à un tel point qu'il avait juste été détestable la veille et la matinée de son départ.
Quand le taxi est venu nous chercher, je ne sais pas, il a dû se rendre compte qu'il ne me reverrait sans doute plus, et s'est mis à me regarder avec des grands yeux de faon malade, m'a tenu la main, s'est remis à me faire des petits et grands bisous et a même poussé le vice jusqu'à me dire qu'il m'aimait. Tout ce que j'étais capable de faire, en dehors d'essayer de mimer les filles détachées, c'était de me jouer en boucle la scène d'ouverture de Love Actually [oui, je sais, bouhou la ringarde] dans ma tête.
Pire, une fois les douanes passées, alors que je restais scotchée comme une gourdasse aux yeux humides à regarder droit devant moi dans le vide, sans même essayer de le trouver du regard (puisqu'il était sensé être hors de vision), mon téléphone sonne. C'est lui. Je décroche et il ne dit rien. Mais comme dans une scène de film, je regarde devant moi, et je le vois, derrière la vitre de délimitation, la main posée sur cette dernière. [No comment -mais si, quand même, j'ai trouvé mon maître en ringardise]
Il finit par me dire au revoir une dernière fois et moi, par raccrocher.
C'est exactement à ce moment là que j'ai distinctement entendu le grand Kkrack dans ma cage thoracique.
Je me suis éloignée, mais je n'ai pas su sortir de l'aéroport tout de suite pour autant. Je frisais la catatonie. Un brin zombie, complètement nicotinomane, j'ai finalement réussi à me motiver à me foutre dans le métro quand je me suis rendue compte que je commançais à hoqueter.
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Eh bien, dimanche, les petits poulets, c'était à peu près le même topo.
Je n'ai pas eu l'impression de subir l'implosion cardiaque prométhéenne aéroportuaire, mais j'ai vraiment ressenti qu'une petite portion de mon appendice aortique s'était détachée et mise aussi à courir sur le quai, histoire de choper le train sur le départ. Moi, pendant ce temps-là, bien après que Bédéman et un de mes ventricules aient commencé leur sprint, je me suis décidée (enfin), à longer le train, essayant de les trouver tous les deux à leur siège et de prolonger d'une seconde ou deux les au revoir qui avaient, dans l'urgence, été un tantinet expéditifs.
Mais je ne les ai pas retrouvés. Ou alors peut-être; c'est vrai que ma myopie joue un peu en ma défaveur en de telles circonstances...
Tout ça pour dire en fin de compte que je marque une nouvelle fois mon droit à l'originalité fondamentale en clamant haut et fort que je n'aime pas les au revoir.
Voilà-voilà... Et sinon, ça va, toi?