Le retour de la Porcelaine -pourquoi ne suis-je pas étonnée?-

"Arrivent des jours
Où on se lève et on s'échoue piteusement
La larme d'hier encore présente,
La voix muette mais déja blanche
A quoi ca sert d'avoir trente ans,
Si c'est pour juste manquer de vivres
A s'écorcher contre l'enfance,
A regretter amèrement
A se couper sur le fil du temps,
Ce putain de gosse est devenu grand
A quoi sa rime, tout ce qu'on s'inflige
Toutes ces béances qu'on a comblées
Pour se retrouver a moitié vide
Dans le tunnel qu'on s'est creusé

On a envie de se sentir libre
On est toujours vite rattrapés
Par des coliques ou par ses fibres
Par la famille et toutes ses plaies
Trop de déni que l'on endure
Au sein de ce corps insatisfait
Que l'on caresse comme on suture
Sans qu'aucune paix ne soit signée
Y a tellement d'ancres dans nos filets
Que tout devient trop lourd à remonter
Que ce qu'il y a en bas n'est que vertige
Et que c'est pas là d'òu je veux sauter
J'ai pas mon âge mais je suis agé
Car la trotteuse a galopé
J'ai trop couru en jouant la montre
A quoi sa sert ?
A quoi sa sert ?
A quoi sa sert ?

On a grandit beaucoup trop vite
Sans jamais pouvoir s'échapper
De cette gangue où l'on subsiste
Où faire le mort, c'est exister
On peut se dire qu'on a changé
On changera pas ce qui s'est passé
Tant de ratures indélébiles
Qui sur nos corps sont tatouées
La vérité n'est pas subtile
Et elle a pas à s'excuser
La vérité c'est comme l'exil
On est tout seul à la partager
Chercher en vain tant de réponses
A toute cette vie qu'on a tirée
Aller si loin pour découvrir
Que c'est pas là qu'il faut creuser...
Le silence est ce qui me ronge...
A quoi sa sert ?
A quoi sa sert ?
A quoi sa sert ?"

L'oeil, texte et muique de Démago*.

* : La musique vaut aussi franchement le détour (de même que tout le reste de l'album, d'ailleurs), même si M. Dozermusic.com ne juge pas encore utile de nous délecter nos petites oreilles avec ce pur bon son.
Alors, ami(e) lecteur (lectrice) cours-y donc chez ton disquaire investir tes sioux durement gagnés dans ce petit bijou!
[Ceci est bien un ordre]