AFC, PUA & PNL [7 lettres... pas mieux!]

25 juillet 2007

AFC, PUA & PNL [7 lettres... pas mieux!]

Petit lexique de mise en jambe:

PNL: (Programmation NeuroLinguistique) Ensemble de techniques visant à optimiser la communication entre les individus en étudiant les codes, souvent négligés, issus du langage non-oral, des tons, des champs lexicaux, etc.

PUA: (Pick-Up Art, ou Art de le Choppe) Rationnalisation des tactiques de drague et d'abordage de la gent féminine s'inspirant entre autres de l'hypnose, de la sociologie et de la PNL.

AFC: (Average Frustrated Chump, ou Mec Frustré de Base).

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En bonne lectrice plus ou moins assidue de magazines intellectuels de meufs (Cosmo&co), j'avais déjà entendu parler du PUA, cette nouvelle mouvance du plus pur style "L'art de la drague", version Sun Tzu-qui-a-des-coucouilles-de-50-bar-prêtes-à-exploser-si-on-fait-pas-vite-quelque-chose-pour-dépressuriser-la-cabine .
["les sorties de secours se situent à l'avant et à l'arrière de l'appareil, demandez à nos hôtesses de vous aider si vous avez besoin d'un coup de main(s)"].

Mais c'est surtout Jean-Claude Dusse (dont je te relaterai les aventures ce-tantôt) qui m'en a beaucoup parlé, allant même jusqu'à me filer l'url d'un site lui étant consacré. Je suis donc allé jeter un chti coup d'oeil, puisque le seul son de cloche que j'avais eu sur cette pratique était un point de vue ~~féministe~~ féminin qui peut être à peu près résumable ainsi:
"Non, mais c'est quoi ces enc*lés qui se croient tout permis pour essayer de nous approcher? Hein? C'est tous des sales c*ns, et puis d'abord, ça marchera jamains, on est bien trop intelligentes pour se laisser avoir par ce genre de plans foireux... Mais quand-même, elles sont complètement immorales ces techniques, comme si nous on allait les manipuler pour arriver à nos fins?" [une page plus loin:] "Grand dossier: Dix trucs à faire au lit pour le rendre fou et en faire ce qu'on veut"

[Nota: Oui, les "vraies princesses" qui rédigent la plupart des magazines féminins ne se permettraient jamais de jurer en entier, un petit astérisque par-ci par-là permet d'assurer la drôle-attitude, tout en se faisant clairement comprendre et maintenir son statut de bobo-chic]
[Nota 2: Non, Hamsterotte, tu n'es vraiment pas visée, toi tu mets plein d'asterisques de partout... C'est pas pareil!]

Un des sujets favoris de ce site est l'étude approfondie de l'AFC, et les méthodes pour s'en sortir (s'enfermer dans une chambre pendant une semaine avec plein de boîtes de conserves et une télé? Non? C'est pas ça??)
Alors, lecteur (lectrice), comme je vois dans ton regard poindre une once d'incompréhension teintée de curiosité, laisse-moi te brosser un rapide portrait de l'AFC (que personnellement, je nomme le "gentil-mais-gentil", mais bon, on va pas tatillonner):

L'AFC, c'est ce mec quelconque (il peut être vilain ou pas, ou même super canon, pour peu qu'il se mette un peu en valeur un jour, c'est pas le problème) qui est charmant sous tout rapport. Le type-même du gendre idéal que tu ne rechignerais pas (mais alors pas du tout) à présenter à ta mère, histoire de lui rabattre son caquet sur son éternelle rengaine "mais quand est-ce que tu vas enfin te décider à te caser avec quelqu'un de bien, pour une fois?".
Un mec propre sur lui, poli, gentil, souriant même, parfois, mais surtout-surtout, qui te regarde d'un air de crapaud mort d'amour à chaque fois que tu as le malheur d'être dans la même pièce que lui (ce qui, évidemment, arrive souvent, puisqu'il te colle tout le temps, plus fort que du Ni-clou-ni-vis©).

En un mot comme en cent, un véritable boulet d'une tristesse morne et désespérante à te faire perpétuellement tomber les deux bras par terre.

Alors, oui, je sais, je suis une vilaine-méchante-qui-critique-et-c'est-facile, mais mets-toi deux secondes à ma place (et je pense que toi -oui, toi!-, tu me comprends, lectrice): un mec qui te dit "je t'aime" histoire de ponctuer le premier échange salivaire (et non, on ne se connaissait pas depuis longtemps, on venait juste de se rencontrer), et qui t'écrit (pire, qui te les lit) des poèmes "que [tu] lui as inspiré" dans un laps de temps de quelques (dizaines d') heures après la-dite première partie de jokari lingual.... Ca fait un peu flipper quand-même...
Comme si y avait pas de demi-mesure entre l'enculé que tu choppes en flag en train de te tromper et qui a quand même le culot de continuer à te mentir et qui en plus reporte la faute sur toi [ouioui, c'est bien le vécu que tu sens comme ça...]; et cette gentille petite chose dénuée de tout intérêt parce que sans l'once d'un microgramme de personnalité qui lui est propre???

Mais surtout, le pire, dans les dates-gentils-mais-gentils, c'est qu'ils te donnent le mauvais rôle, celui de la garce, de la grosse chiennasse qui manie comme pas deux le "oui, mais tu sais, je préfère qu'on reste amis, je sors d'une relation difficle, et puis le boulot, tu comprends, j'ai besoin de me re-centrer sur moi pendant quelques temps..." Et encore, ça c'est quand il a de la chance et que tu ne te se sens pas soudain pousser une mini-paire de couilles de part-et-d'autre du clito et fais tout pour le pousser à la rupture en étant imbuvable et/ou en esquivant ses appels et ses oeillades désespérées de faon malade.

Mais.... Bon. Soyons (un peu) honnêtes, malgré tout, c'est pas lui qui nous donne ce rôle-là, on se met en mode ~~mec~~ lâche parce qu'on le veut bien... [''C'est gagné!'']

Le gentil-mais-gentil (en général) souffre plus que très probablement d'un manque cruel de contacts intimes avec la gent féminine, et parfois même, a été élevé dans un environnement féminin (personnalité maternelle forte sans être forcément extrêmement castratrice et au moins une ou deux soeurs), ce qui fait qu'il respecte énormément ''la Femme'', ce concept qui lui est si étranger (en dehors de sa famille) qu'il lui fait presque peur.
Comme il a deux balloches de 2kg5-3kg chacune, il a tendance à très vite ''tomber amoureux'' de tout ce qui bouge, mais du fait de son manque d'expérience, reste tétanisé devant sa cible potentielle. Et comme, rappellons-le, il est très gentil et respectueux, il a également une fâcheuse tendance à tomber trèèèès vite dans la friend zone et du coup, à dormir sur la béquille quasiment continuellement. Ce qui, évidemment, développe chez lui (et de manière fort antithétique) une animosité toute refoulée contre la même gent féminine qu'il vénère ('faut dire aussi que passer ses soirées à écouter ses copines-dont-il-est-secrètement-amoureux se plaindre du dernier connard qui les a maltraitées, c'est pas terrible pour la santé mentale...).

Tout ça pour dire que je comprends plus que tout à fait la nouvelle vague du PUA, et le comment-ça-se-fait-que tant de frustrés surfent sur cette dernière. Après tout, tout ça n'est qu'une histoire d'offre et de demande dans une jungle urbaine de plus en plus marquée par la sur-consommation...

[Amis de la poésie...]

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